Orpheus’s Machines

• À cette occasion, l'exposition Musica ex Machina au Pavillon B restera ouverte jusqu'à 19 heures.

La musique est souvent perçue dans un état binaire, humain ou mécanique. Dans le cadre de l'exposition actuelle Musica ex Machina, des artistes-chercheur·euses de l'Orpheus Instituut de Gand (BE) explorent l'espace intermédiaire. Ils·elles présentent des instruments nouveaux et étendus, des interfaces inédites, des objets quotidiens réaffectés et l'espace lui-même. Nous faisons l'expérience de l'interaction entre musiciens et algorithmes, de la mécanique à l'IA, dans la composition, l'improvisation et l'installation, pour sonder la technicité inhérente à la musique et à la fabrication de la musique.

Programme

Installations sonores | 19h–19h30

• Simon Waters – Line

  
  

  Line critique les notions actuelles d'immersivité, en localisant et en matérialisant le son sur une seule ligne de haut-parleurs afin d'en améliorer la "compréhensibilité". Les structures algorithmiques permettent des engagements intimes avec le temps musical à toutes les échelles, du micro-sonique à l'historique.

  
  
• Nicolas Collins – Long Fetch

  
  

  Les quatre microphones de Long Fetch passent d'un haut-parleur à l'autre dès qu'ils commencent à renvoyer de l'information, produisant des hauteurs qui varient en fonction de la distance entre le micro et le haut-parleur. Ces motifs musicaux répondent aux sons de la pièce, qu'ils soient ambiants ou produits. L'algorithme ("éteindre, changer de canal, rallumer") est simple, mais le résultat est d'une élégante complexité.

  
  

Performances | 19h30–21h

• Nicholas Brown – Bellfounding

  
  

  Nicholas Brown interprétera des extraits de son Bebung Project, une série de compositions pour le clavicorde électroacoustique qu'il a conçu et construit en 2023. La série comprend Bellfounding (2024), qui utilise l'apprentissage automatique pour réimaginer la pièce pour clavier du XVIe siècle de William Byrd, The Bells.

  
  
• MTT avec Matthew Wright – Five interventions derived from Frederic Rzewski — Second Structure (1972)

  
  

  La Second Structure de Rzewski a été composée pour le groupe d'improvisation novateur Musica Elettronica Viva en 1972. Elle joue avec les phénomènes de la mémoire, de l'écoute, de l'imagination et de la planification pour dissoudre les distinctions claires entre la composition et l'improvisation. Quatre technologies "prêtes à l'emploi" - platine, table de mixage, logiciel Ableton Live et interface multicanal - sont utilisées pour échantillonner les interprètes en direct. L'approche de Wright est en partie influencée par le dub jamaïcain, où des schémas de retard asymétriques sont utilisés pour briser et diffuser le signal d'entrée vers plusieurs haut-parleurs. Ces motifs passent également par des unités "beat repeat" qui découpent et redistribuent le signal retardé, créant une collision bégayante entre l'entrée humaine et la sortie algorithmique.

  
  
• Magno Caliman – Machina

  
  

  Machina est une performance pour guitare électrique de table, activée par des EBows piratés, ainsi que de petites préparations sur les cordes de l'instrument. Elle tire parti de trois forces distinctes : les algorithmes de boucle déterministes qui contrôlent le fonctionnement des EBows ; le comportement non linéaire inhérent, résistant à la répétition, des cordes vibrantes lorsqu'elles sont altérées ; et le désir d'un certain niveau de contrôle à différents niveaux - temporel, esthétique, performatif.

  
  
• Chonglian Yu – Rewinding the Moments

  
  

  Rewinding the Moments capture et fragmente des changements subtils dans le cadre d'une pratique soutenue consistant à regarder un écran d'ordinateur sans contexte donné. Grâce au traitement des données, les variations inaperçues - telles que les micro-expressions et les fluctuations ambiantes - deviennent le matériau informatique pour la sonification et les paramètres visuels.

  
  
• Juan Parra Cancino / Brice Soniano / Jonathan Impett – Three States of Wax

  
  

  Three States of Wax s'inspire de l'enquête du philosophe Michel Serres sur la nature du matériau dans la recherche actuelle. Le matériau n'est pas statique, mais un nœud dynamique d'informations, portant les traces de chacune de ses interactions. Les systèmes d'apprentissage continu sont guidés par l'analyse automatique de l'état évolutif de l'improvisation, réagissant aux données en direct et à leur propre histoire. Une voix parallèle de sons analogiques reflète les comportements des IA elles-mêmes.

  
  
• Andrea Agostini – Urbanistica Nomadica

  
  

  Urbanistica Nomadica est constituée de processus conceptuellement simples, mais soniquement complexes, combinant la spontanéité nomade de l'improvisation libre avec l'urbanisme soigneusement planifié de la composition électroacoustique.

  
  
• Elise Salverda – Clock time

  
  

  En relation avec le piano en tant que "quatre-vingt-huit tambours accordés" (Val Wilmer sur Cecil Taylor, As Serious As Your Life, 1977), Clock time explore la résonance acoustique d'une horloge de cheminée avec cinq barres de carillon en laiton et un mécanisme de marteau, dont l'auteur est inconnu.