Organisée en partenariat avec la deuxième édition de la Solar Biennale, proposée par le mudac sous le titre Soleil·s, l’exposition HALOS dévoile en avant-première deux créations inédites: अतिथि | Atithi de Sahej Rahal et Interspecies Interfaces (Part II) – Shape of Language de Emilia Tapprest, réalisées en dialogue avec la communauté scientifique de l’EPFL.
- Sahej Rahal, अतिथि | Atithi, 2025
अतिथि | Atithi de Sahej Rahal est une installation immersive et interactive qui explore une forme de cognition non humaine centrée sur l’interaction sensorielle et le toucher. Le mot « atithi » signifie « visiteur » en hindi, mais il renvoie également à un être hors du temps, sans commencement ni fin. Dans l’œuvre, des tentacules animés par une intelligence artificielle errent dans les ruines d’un temple abandonné. Chaque tentacule est une créature agissant à la fois comme corps et cerveau, un hybride d’esprit et de chair formant une entité collective. Les visiteurs peuvent interagir avec eux en touchant des plaques conductrices: chaque geste tactile déclenche une réponse en mouvement de la part des tentacules, créant un dialogue non verbal et haptique. Chaque contact devient une énonciation à laquelle les créatures répondent par des ondulations, des balancements et des dispersions, dans une conversation extra-linguistique aux frontières poreuses du mythe, de la machine, de l’esprit et de la mémoire.
Sahej Rahal, अतिथि | Atithi, 2025



- Emilia Tapprest, Interspecies Interfaces (Part II) – Shape of Language, 2025
À une époque où l’intelligence artificielle est de plus en plus utilisée pour « décoder » la communication animale, Interspecies Interfaces (Part II) – Shape of Language interroge la manière dominante de concevoir la compréhension inter-espèces comme une simple question de traduction verbale. Le film explore comment les technologies ambiantes — des interfaces qui communiquent à travers des représentations sensorielles continues — pourraient ouvrir des voies alternatives pour étudier les esprits plus-que-humains. Développé en étroite collaboration avec le technologue créatif Sakander Zirai et le compositeur Studio Øraya, le récit suit une équipe de scientifiques tentant de cartographier le paysage cognitif collectif de huit chauves-souris frugivores nées en laboratoire. Au fil de l’étude, les chercheurs se retrouvent à naviguer dans un champ cognitif émergent où l’agentivité est diffusée, et où les distinctions entre intelligence humaine, chauve-souris et machine commencent à s’effacer. S’appuyant sur des approches émergentes en recherche sur la conscience, telles que la cognition 4E et les méthodes d’hyperscanning, cette enquête propose une critique subtile des modèles réductionnistes de l’esprit, en se demandant si une conscience partagée pourrait émerger à travers une cohérence soutenue entre plusieurs êtres — même à travers les espèces. Les visiteurs sont invités à expérimenter des modes de perception inhabituels dans une installation qui combine une véritable diffusion de données neuronales ambiantes avec des sons expérimentaux et des représentations cinématographiques de futurs possibles en recherche scientifique.
Emilia Tapprest, Interspecies Interfaces (Part II) – Shape of Language, 2025





HALOS prolonge l’itinéraire de From Solar to Nocturnal, poursuivant son exploration des «autres soleils » pour remettre en question une hiérarchie perceptive centrée sur le solaire. Tout comme la transition vers des sources d’énergie renouvelable implique de repenser nos façons de concevoir et de penser, reconfigurer nos approches culturelles et technologiques de la perception du monde non humain implique une transformation de la conscience humaine. HALOS immerge les visiteurs dans un univers où l’intelligence artificielle devient un médium pour repenser notre lien avec le vivant et le non-humain. L’exposition explore des formes d’intelligence non verbales dont la cognition s’exprime à travers le toucher, le mouvement et les perceptions. Par la mémoire machinique, le contact sensoriel et les interfaces interespèces, HALOS crée des espaces où les frontières entre l’humain, l’animal et la technologie se dissolvent, ouvrant la voie à de nouvelles formes de conscience partagée et d’existence interconnectée.
- The Solar Biennale 2
De l’équinoxe de printemps à l’équinoxe d’automne 2025, le mudac accueille la deuxième édition de la Solar Biennale en proposant l’exposition Soleil·s dans le quartier de Plateforme 10 et à l’EPFL. Lancée pour la première fois en 2022 aux Pays-Bas par les designers Pauline Van Dongen et Marjan Van Aubel, la Solar Biennale est une plateforme de réflexion autour de la question de l’énergie solaire. Pour cette deuxième édition, le mudac élargit la thématique en conviant designers, curateur·ice·s, activistes et chercheur·euse·s à explorer de nouvelles approches pour concevoir la transition écologique.
-> www.mudac.ch
- Sahej Rahal
Sahej Rahal est avant tout un narrateur. Il tisse des liens entre réalité et fiction pour créer des mondes mythologiques qui se déploient dans le présent, sous la forme de sculptures, performances, films, peintures, installations et programmes de simulation IA dans lesquels des êtres indéterminés émergent des interstices entre le réel et l’imaginaire. Il a participé à des expositions collectives et personnelles, notamment Manifesta 2022, la Biennale de Gwangju 2021, la Liverpool Biennial, la Kochi Biennale, la Vancouver Biennale, le MACRO Museum à Rome, Kadist SF, ACCA Melbourne et CCA Glasgow. Il a reçu les bourses Cove Park/Henry Moore, Akademie Schloss Solitude et le Sher-Gil Sundaram Arts Foundation Installation Art Grant, ainsi que le Forbes India Art Award du meilleur premier solo pour Forerunner chez Chatterjee & Lal, Mumbai. Il a récemment été lauréat des bourses Digital Earth et Junge Akademie Human Machine.
- Emilia Tapprest
Emilia Tapprest (NVISIBLE.STUDIO) est une cinéaste et artiste visuelle franco-finlandaise basée à Amsterdam. Son travail collaboratif explore les façons dont les systèmes, interfaces et acteurs plus-que-humains interagissent avec les sujets postindustriels de manière affective et préconsciente. Tapprest est tutrice au Master Geo-Design à la Design Academy Eindhoven et ancienne résidente de l'Institute for Advanced Study à l'Université d'Amsterdam (2023–24), Rupert AiR (2023), du programme de développement de talents du Stimuleringsfonds (2021–22) et de la Jan van Eyck Academie (2021). Ses projets ont été présentés sur des plateformes telles que VISIO European Programme on Artists’ Moving Images, Bologna Art City, Vdrome, MU Hybrid Art House, Kunstverein Schattendorf et le National Space Centre en Irlande.
- Enter the Hyper-Scientific
Initié par le Collège des Humanités (CDH) de l'EPFL, amplifié par EPFL Pavilions et en partenariat avec la Ville de Lausanne, le programme d’artiste en résidence EPFL-CDH « Enter the Hyper-Scientific » favorise les rencontres et collaborations transdisciplinaires entre artistes et la communauté scientifique de l'EPFL. Le programme invite des artistes internationaux, pour des résidences de trois mois, à réaliser des projets novateurs et visionnaires à l'intersection de l'art, de la science, des technologies avancées et des sciences humaines.
- Dates
05.06.2025
Vernissage de Sahej Rahal et Emilia Tapprest
À 18h à EPFL Pavilions – Pavillon A
Dates de l’exposition : 06.06–29.06.2025