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Exposition

HALOS

Enter the Hyper-Scientific x mudac Solar Biennale

6.29.6.2025

Organisée en partenariat avec la deuxième édition de la Solar Biennale, proposée par le mudac sous le titre Soleil·s, l’exposition HALOS dévoile en avant-première deux créations inédites: Atithi de Sahej Rahal et Interspecies Interfaces (Part II) – Shape of Language de Emilia Tapprest, réalisées en dialogue avec la communauté scientifique de l’EPFL.


  • Sahej Rahal, Atithi, 2025

Atithi de Sahej Rahal est une installation immersive et interactive qui explore une forme de cognition non humaine centrée sur l’interaction sensorielle et le toucher. Le mot « atithi » signifie « visiteur » en hindi, mais il renvoie également à un être hors du temps, sans commencement ni fin. Dans l’œuvre, des tentacules animés par une intelligence artificielle errent dans les ruines d’un temple abandonné. Chaque tentacule est une créature agissant à la fois comme corps et cerveau, un hybride d’esprit et de chair formant une entité collective. Les visiteurs peuvent interagir avec eux en touchant des plaques conductrices: chaque geste tactile déclenche une réponse en mouvement de la part des tentacules, créant un dialogue non verbal et haptique. Chaque contact devient une énonciation à laquelle les créatures répondent par des ondulations, des balancements et des dispersions, dans une conversation extra-linguistique aux frontières poreuses du mythe, de la machine, de l’esprit et de la mémoire.


Sahej Rahal, Atithi, 2025

  • Emilia Tapprest, Interspecies Interfaces (Part II) – Shape of Language, 2025

À une époque où l’intelligence artificielle est de plus en plus utilisée pour « décoder » la communication animale, Interspecies Interfaces (Part II) – Shape of Language d’Emilia Tapprest remet en question l’approche dominante de la compréhension interespèces comme simple traduction verbale. Le film explore comment des technologies ambiantes — des interfaces communiquant par des retours sensoriels continus et non verbaux — pourraient ouvrir d’autres manières de mener et de communiquer la recherche sur les esprits non humains. Le film accompagne deux scientifiques qui cherchent à reconstituer le paysage cognitif de sept chauves-souris nées en laboratoire à travers un moteur de traduction qui cartographie leur activité neuronale en représentations sensorielles en temps réel. Mais le processus de modélisation révèle sa propre instabilité: à que les données s’intègrent, les scientifiques deviennent partie prenante de l’esprit élargi des chauves-souris. Ils se retrouvent dans un champ cognitif émergent où le pouvoir d’agir se dissout, et où les distinctions entre intelligence humaine, animale et machinique commencent à se dissoudre, laissant place à un champ d’expérience fluide. Présenté dans une installation audiovisuelle immersive, le film s’appuie sur de véritables enregistrements neuronaux d’animaux sociaux comme les chauves-souris et les rats, traduisant leur activité cérébrale en textures visuelles, sonores et haptiques qui composent un environnement ambiant en perpétuelle évolution.


Emilia Tapprest, Interspecies Interfaces (Part II) – Shape of Language, 2025

HALOS prolonge l’itinéraire de From Solar to Nocturnal, poursuivant son exploration des «autres soleils » pour remettre en question une hiérarchie perceptive centrée sur le solaire. Tout comme la transition vers des sources d’énergie renouvelable implique de repenser nos façons de concevoir et de penser, reconfigurer nos approches culturelles et technologiques de la perception du monde non humain implique une transformation de la conscience humaine. HALOS immerge les visiteurs dans un univers où l’intelligence artificielle devient un médium pour repenser notre lien avec le vivant et le non-humain. L’exposition explore des formes d’intelligence non verbales dont la cognition s’exprime à travers le toucher, le mouvement et les perceptions. Par la mémoire machinique, le contact sensoriel et les interfaces interespèces, HALOS crée des espaces où les frontières entre l’humain, l’animal et la technologie se dissolvent, ouvrant la voie à de nouvelles formes de conscience partagée et d’existence interconnectée.


  • The Solar Biennale 2

De l’équinoxe de printemps à l’équinoxe d’automne 2025, le mudac accueille la deuxième édition de la Solar Biennale en proposant l’exposition Soleil·s dans le quartier de Plateforme 10 et à l’EPFL. Lancée pour la première fois en 2022 aux Pays-Bas par les designers Pauline Van Dongen et Marjan Van Aubel, la Solar Biennale est une plateforme de réflexion autour de la question de l’énergie solaire. Pour cette deuxième édition, le mudac élargit la thématique en conviant designers, curateur·ice·s, activistes et chercheur·euse·s à explorer de nouvelles approches pour concevoir la transition écologique.


-> www.mudac.ch


  • Sahej Rahal

Sahej Rahal est avant tout un narrateur. Il tisse des liens entre réalité et fiction pour créer des mondes mythologiques qui se déploient dans le présent, sous la forme de sculptures, performances, films, peintures, installations et programmes de simulation IA dans lesquels des êtres indéterminés émergent des interstices entre le réel et l’imaginaire. Il a participé à des expositions collectives et personnelles, notamment Manifesta 2022, la Biennale de Gwangju 2021, la Liverpool Biennial, la Kochi Biennale, la Vancouver Biennale, le MACRO Museum à Rome, Kadist SF, ACCA Melbourne et CCA Glasgow. Il a reçu les bourses Cove Park/Henry Moore, Akademie Schloss Solitude et le Sher-Gil Sundaram Arts Foundation Installation Art Grant, ainsi que le Forbes India Art Award du meilleur premier solo pour Forerunner chez Chatterjee & Lal, Mumbai. Il a récemment été lauréat des bourses Digital Earth et Junge Akademie Human Machine.


  • Emilia Tapprest

Emilia Tapprest (NVISIBLE.STUDIO) est une cinéaste et artiste visuelle franco-finlandaise basée à Amsterdam. Elle explore, à travers un travail collaboratif, comment les systèmes, les interfaces et les acteurs non humains interagissent de façon affective et inconsciente avec les individus dans un contexte postindustriel. Elle enseigne au master Geo-Design de la Design Academy Eindhoven et a été résidente de l’Institute for Advanced Study à l’Université d’Amsterdam (2023–24), Ruper AiR (2023), du programme Talent Development du Stimuleringsfonds (2021–22), et de la Jan van Eyck Academie (2021). Ses projets ont été présentés sur des plateformes telles que VISIO European Programme on Artists’ Moving Images, Bologna Art City, Vdrome, MU Hybrid Art House, Kunstverein Schattendorf et le National Space Centre Ireland.


  • Enter the Hyper-Scientific

Initié par le Collège des Humanités (CDH) de l'EPFL, amplifié par EPFL Pavilions et en partenariat avec la Ville de Lausanne, le programme d’artiste en résidence EPFL-CDH « Enter the Hyper-Scientific » favorise les rencontres et collaborations transdisciplinaires entre artistes et la communauté scientifique de l'EPFL. Le programme invite des artistes internationaux, pour des résidences de trois mois, à réaliser des projets novateurs et visionnaires à l'intersection de l'art, de la science, des technologies avancées et des sciences humaines.


  • Dates

05.06.2025
Vernissage de Sahej Rahal et Emilia Tapprest
À 18h à EPFL Pavilions – Pavillon A
Dates de l’exposition : 06.06–29.06.2025