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Knoth & Renner

Exposition

Deep Fakes

Art and Its Double

17.9.20211.5.2022

Deep Fakes: Art and Its Double interroge la capacité des copies numériques de trésors artistiques universels à provoquer, chez les publics, une réaction émotionnelle durable. Cette exposition se différencie des « deepfakes » utilisés à des fins de manipulation et de désinformation, pour ouvrir des perspectives différentes sur les objets grâce à des techniques informatiques de pointe.

Deep Fakes: Art and Its Double, vue de l'exposition, avec Reclining Pan (2018) par Oliver Laric. Photo Alain Herzog: EPFL

Des décennies de recherche et d’ingénierie menées à l’EPFL ont révolutionné les principes de verisimilitude et de représentation. À la manière des « pixels parfaits », les techniques d’imagerie peuvent désormais reproduire des artefacts avec une fidélité incomparable. Les algorithmes et la vision informatique corrigent et retraitent l’image numérique. Ils révèlent l’inconscient optique de l’art et invitent à reconsidérer la nature même de l’objet. Parce qu’il encourage une vision périphérique, le machine learning repousse les limites des pratiques artistiques et de conservation, rendant obsolètes les notions d’autorité, d’authenticité et d’accès. Exploitant les approches de l’intelligence artificielle pour la reproduction d’œuvres d’art, les deep fakes culturels produisent des objets archivistiques en renouvellement perpétuel, à la fois formés et informes.

Les deep fakes culturels sont riches de sens. Ils offrent, grâce à la technologie, un aperçu analytique de dimensions invisibles, et favorisent l’émergence d’hypothèses et de connexions imprévues. Ces phénomènes panesthésiques à la lisière de l’art et de la science font émerger de puissantes auras qui sont inextricablement liées aux qualités affectives des objets d’origine. Doppelgängers cybernétiques, les deep fakes culturels nous font entrer dans une relation tactile avec la texture, la patine, la forme et la structure 3D des originaux. Les facsimilés numériques remettent en question les récits hégémoniques et décolonisent les interprétations : ils libèrent les objets des biais coloniaux, mettent en cause les discours d’autorité, la sédimentation historique et les disputes sociales. À travers 21 installations réparties sur les Pavillons A et B, l’exposition interroge les interprétations appliquées et critiques de la matérialité numérique des objets dans leur forme post-originale.

Deep Fakes: Art and Its Double vue de l'exposition

Deep Fakes: Art and Its Double est conçue en deux parties. Dans le Pavillon B, la Partie I, constituée de 19 installations, traite des thèmes du simulacre, des mondes miroirs, des doubles numériques, des cryptomonnaies et de l’intelligence artificielle. Les questions de la mimèsis, de la reconstitution, de la mémoire et de la décolonisation sont également abordées. Les installations mettent en lumière les contradictions entre le réel et le faux autour desquelles l’histoire de l’art s’est construite. Alors que le postmodernisme remettait en question la signification supposée des choses, les deep fakes culturels sont devenus un pivot central pour une nouvelle interprétation des objets. Prendre acte de leur importance ouvre la voie vers la définition d’une nouvelle logique techno-culturelle en phase avec l'époque contemporaine.

Dans le Pavillon A, la Partie II traite du patrimoine menacé, de sa mémoire archivistique et numérique et de sa reconstruction. L’une des installations, Réalité Recréée, se focalise sur Palmyre, en Syrie, site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO dont divers monuments, tel que le temple de Baalshamîn, ont été détruits. L’installation comprend notamment une présentation des archives de l’archéologue suisse Paul Collart qui a fouillé ce temple dédié au « dieu des Cieux » dans les années 1950. Ces archives, conservées à l’Université de Lausanne et valorisées au travers du projet Collart-Palmyre, constituent aujourd’hui la meilleure source d’information permettant la préservation de ce monument. La seconde installation nous fait pénétrer dans la cathédrale Notre Dame de Paris grâce à une reconstruction numérique produite par l’entreprise de jeux vidéo Ubisoft à partir d’archives historiques mettant en œuvre de nouveaux modes de production de la connaissance.

Les 21 installations de Deep Fakes: Art and Its Double présentent des pièces constitutives de l’art panasiatique et de l’architecture du Cambodge, de Chine, d’Inde, de Malaisie, du Japon, du Sri Lanka et de Thaïlande. Le Moyen-Orient est représenté par d’importants sites d’Égypte et de Syrie. Des exemples issus de sites majeurs du patrimoine des États-Unis d’Amérique et d’Europe (Arménie, Allemagne et Italie), complètent cette exposition encyclopédique. Tous sont rendus tangibles grâce aux technologies les plus avancées de l’imagerie et de l’immersion interactive.

Deep Fakes: Art and Its Double, vue de l'exposition. Photo Alain Herzog: EPFL

Contributeurs
Advanced Imaging Technology Research Center (AITReC), ArcTron 3D, Art Gallery of New South Wales, ARTMYN, Bauhaus-Universität Weimar, Collart-Palmyre Project of Université de Lausanne, Consensive, CultLab3D at Fraunhofer Institute, Digital Projection, EPFL Laboratory for Experimental Museology, Iconem, Sarah Kenderdine, Terry Kilby, Oliver Laric, Bernd Lintermann and Florian Hertweck, Christian Mio Loclair, Pablo Picasso, QoQa, Remaking Confucian Rites Project and Centre for Chinese Ritual Studies of Tsinghua University, Samurai Art Museum, ScanLAB Projects, Jeffrey Shaw, Eve Sussman | Rufus Corporation and Snark.art, Ubisoft, Victoria and Albert Museum, Wunderman Thompson, Andrew Yip.

Organizers

École Polytechnique Fédérale de Lausanne and University of Lausanne

Major Partners

Loterie Romande
Office Fédéral de la Culture
Fondation pour l’Université de Lausanne

Partners

Société Académique Vaudoise
Foundation Leenaards
UBS Culture Foundation
SICPA






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